Fuir toujours plus vite, plus loin !

Le paysage défile devant mes yeux, je ne le vois pourtant plus,

Ou ne l'ai-je jamais vraiment vu, à la vitesse folle où il passe ! 

La nuit s'installe au fur et à mesure des kilomètres qui s'ajoutent au compteur, 

Sur cette route qui m'emmène vers je ne sais où, je ne sais qui, 

Trop d'idées dans la tête, impossible de réfléchir, alors je roule, direction...

Le pied sur l'accélérateur, le compteur s'affole, la route s'efface encore plus.

Le soleil se couchait à peine lorsque mes pensées embrouillées, 

Ont guidées mes pas vers ailleurs, prendre la route et ne pas se retourner.

Avancer, toujours et encore avancer, aller plus loin, fuir, oui, fuir ! 

Car c'est bien de celà qu'il s'agit, d'une fuite en avant, je fuis ! 

Je fuis ton regard, tes grands yeux bruns qui me regardent si tendrement, 

Ton sourire qui me dit tant que le bonheur, c'est d'être deux,

Tes mains qui glissent sur ma peau, laissant derrière elles, une ombre.

On pourrait croire à ses mots que je fuis le bonheur, si seulement... 

Oui si seulement, ce serait tellement plus simple.

Les kilomètres s'enchaînent, me séparent, m'éloignent de toi et pourtant...

Je sens toujours tes mains passant dans mon dos, avec cette chaleur, cette douceur, 

Tes baisers, de mes doigts sur mes lèvres, j'essaie de les retenir encore, 

Ils étaient si tendres, si doux, si romantiques et enflammés à la fois, 

Ton souffle dans mon cou et ton coeur qui bat si fort.

Dans cette course folle en avant, je t'emporte avec moi, malgré tout, 

J'aurai voulu, que tu restes derrière moi, te laisser sur le départ.

Alors je roule, je roule encore plus vite, mon pied s'enfonce sur l'accélérateur, 

Et le compteur s'emballe, toujours un peu plus vite, un peu plus loin, 

Effacer ton corps, ta peau, ton parfum, ta voix, ton rire de ma mémoire, 

Comme s'efface le paysage au fil de la vitesse toujours plus élevée, 

Que prend ce véhicule à chaque pression du pied sur la pédale.

Les heures ont passés, la distance s'est installée, le soleil va se lever, 

Pourtant, rien n'a vraiment changé, tout me rappelle ta présence, 

J'entends encore tes "je t'aime" et tous ces mots tendres,

Comment te rayer de mes pensées, de ma mémoire, de mon coeur, simplement ! 

Et puis, la vitesse, la route, dans un tournant, si loin de chez moi, de toi, 

Aux petites heures du matin, mes yeux se sont fermés, ton image devant moi, 

Nos souvenirs défilant en marche arrière et enfin, l'oubli s'est imposé à jamais !